¡¡![]() |
![]() |
sac chanel rouge matelassé2020-03-04 12:25:04 sac chanel rouge matelassélongchamp le pliage cuir s sac hermes birkin prix en magasinsac a main longchamp occasion sac à dos louis vuitton hommeprix de sacoche gucci
D'ailleurs, ¨¤ Balbec, quand j'avais d¨¦sir¨¦ conna?tre Albertine la premi¨¨re fois, n'¨¦tait-ce pas parce qu'elle m'avait sembl¨¦ repr¨¦sentative de ces jeunes filles dont la vue m'avait si souvent arr¨ºt¨¦ dans les rues, sur les routes, et que pour moi elle pouvait r¨¦sumer leur vie ? Et n'¨¦tait-il pas naturel que maintenant l'¨¦toile finissante de mon amour, dans lequel elles s'¨¦taient condens¨¦es, se dispersat de nouveau en cette poussi¨¨re diss¨¦min¨¦e de n¨¦buleuses ? Toutes me semblaient des Albertine ¨C l'image que je portais en moi me la faisant retrouver partout ¨C et m¨ºme, au d¨¦tour d'une all¨¦e, l'une d'elles qui remontait dans une automobile me la rappela tellement, ¨¦tait si exactement de la m¨ºme corpulence, que je me demandai un instant si ce n'¨¦tait pas elle que je venais de voir, si on ne m'avait pas tromp¨¦ en me faisant le r¨¦cit de sa mort. Je la revoyais ainsi dans un angle d'all¨¦e, peut-¨ºtre ¨¤ Balbec, remontant en voiture de la m¨ºme mani¨¨re, alors qu'elle avait tant de confiance dans la vie. Et l'acte de cette jeune fille de remonter en automobile, je ne le constatais pas seulement avec mes yeux, comme la superficielle apparence qui se d¨¦roule si souvent au cours d'une promenade : devenu une sorte d'acte durable, il me semblait s'¨¦tendre aussi dans le pass¨¦ par ce c?t¨¦ qui venait de lui ¨ºtre surajout¨¦ et qui s'appuyait si voluptueusement, si tristement contre mon c?ur. Mais d¨¦j¨¤ la jeune fille avait disparu. J'avais bien souffert ¨¤ Balbec quand Albertine m'avait dit son amiti¨¦ pour Mlle Vinteuil. Mais Albertine ¨¦tait l¨¤ pour me consoler. Puis quand, pour avoir trop cherch¨¦ ¨¤ conna?tre les actions d'Albertine, j'avais r¨¦ussi ¨¤ la faire partir de chez moi, quand Fran?oise m'avait annonc¨¦ qu'elle n'¨¦tait plus l¨¤, et que je m'¨¦tais trouv¨¦ seul, j'avais souffert davantage. Mais du moins l'Albertine que j'avais aim¨¦e restait dans mon c?ur. Maintenant, ¨¤ sa place ¨C pour me punir d'avoir pouss¨¦ plus loin une curiosit¨¦ ¨¤ laquelle, contrairement ¨¤ ce que j'avais suppos¨¦, la mort n'avait pas mis fin ¨C ce que je trouvais c'¨¦tait une jeune fille diff¨¦rente, multipliant les mensonges et les tromperies l¨¤ o¨´ l'autre m'avait si doucement rassur¨¦ en me jurant n'avoir jamais connu ces plaisirs que, dans l'ivresse de sa libert¨¦ reconquise, elle ¨¦tait partie go?ter jusqu'¨¤ la pamoison, jusqu'¨¤ mordre cette petite blanchisseuse qu'elle retrouvait au soleil levant, sur le bord de la Loire, et ¨¤ qui elle disait : ? Tu me mets aux anges. ? Une Albertine diff¨¦rente, non pas seulement dans le sens o¨´ nous entendons le mot diff¨¦rent quand il s'agit des autres. Si les autres sont diff¨¦rents de ce que nous avons cru, cette diff¨¦rence ne nous atteignant pas profond¨¦ment, et le pendule de l'intuition ne pouvant projeter hors de lui qu'une oscillation ¨¦gale ¨¤ celle qu'il a ex¨¦cut¨¦e dans le sens int¨¦rieur, ce n'est que dans les r¨¦gions superficielles d'eux-m¨ºmes que nous situons ces diff¨¦rences. Autrefois, quand j'apprenais qu'une femme aimait les femmes, elle ne me paraissait pas pour cela une femme autre, d'une essence particuli¨¨re. Mais s'il s'agit d'une femme qu'on aime, pour se d¨¦barrasser de la douleur qu'on ¨¦prouve ¨¤ l'id¨¦e que cela peut ¨ºtre on cherche ¨¤ savoir non seulement ce qu'elle a fait, mais ce qu'elle ressentait en le faisant, quelle id¨¦e elle avait de ce qu'elle faisait ; alors descendant de plus en plus avant, par la profondeur de la douleur, on atteint au myst¨¨re, ¨¤ l'essence. Je souffrais jusqu'au fond de moi-m¨ºme, jusque dans mon corps, dans mon c?ur ¨C bien plus que ne m'e?t fait souffrir la peur de perdre la vie ¨C de cette curiosit¨¦ ¨¤ laquelle collaboraient toutes les forces de mon intelligence et de mon inconscient ; et ainsi c'est dans les profondeurs m¨ºmes d'Albertine que je projetais maintenant tout ce que j'apprenais d'elle. Et la douleur qu'avait ainsi fait p¨¦n¨¦trer en moi, ¨¤ une telle profondeur, la r¨¦alit¨¦ du vice d'Albertine me rendit bien plus tard un dernier office. Comme le mal que j'avais fait ¨¤ ma grand'm¨¨re, le mal que m'avait fait Albertine fut un dernier lien entre elle et moi et qui surv¨¦cut m¨ºme au souvenir, car, avec la conservation d'¨¦nergie que poss¨¨de tout ce qui est physique, la souffrance n'a m¨ºme pas besoin des le?ons de la m¨¦moire. Ainsi un homme qui a oubli¨¦ les belles nuits pass¨¦es au clair de lune dans les bois souffre encore des rhumatismes qu'il y a pris. Ces go?ts ni¨¦s par elle et qu'elle avait, ces go?ts dont la d¨¦couverte ¨¦tait venue ¨¤ moi, non dans un froid raisonnement mais dans la br?lante souffrance ressentie ¨¤ la lecture de ces mots : ? Tu me mets aux anges ?, souffrance qui leur donnait une particularit¨¦ qualitative, ces go?ts ne s'ajoutaient pas seulement ¨¤ l'image d'Albertine comme s'ajoute au bernard-l'ermite la coquille nouvelle qu'il tra?ne apr¨¨s lui, mais bien plut?t comme un sel qui entre en contact avec un autre sel, en change la couleur, bien plus, la nature. Quand la petite blanchisseuse avait d? dire ¨¤ ses petites amies : ? Imaginez-vous, je ne l'aurais pas cru, eh bien, la demoiselle c'en est une aussi ?, pour moi ce n'¨¦tait pas seulement un vice d'abord insoup?onn¨¦ d'elles qu'elles ajoutaient ¨¤ la personne d'Albertine, mais la d¨¦couverte qu'elle ¨¦tait une autre personne, une personne comme elles, parlant la m¨ºme langue, ce qui, en la faisant compatriote d'autres, me la rendait encore plus ¨¦trang¨¨re ¨¤ moi, prouvait que ce que j'avais eu d'elle, ce que je portais dans mon c?ur, ce n'¨¦tait qu'un tout petit peu d'elle, et que le reste qui prenait tant d'extension de ne pas ¨ºtre seulement cette chose si myst¨¦rieusement importante, un d¨¦sir individuel, mais de lui ¨ºtre commune avec d'autres, elle me l'avait toujours cach¨¦, elle m'en avait tenu ¨¤ l'¨¦cart, comme une femme qui m'e?t cach¨¦ qu'elle ¨¦tait d'un pays ennemi et espionne, et qui m¨ºme e?t agi plus tra?treusement encore qu'une espionne, car celle-ci ne trompe que sur sa nationalit¨¦, tandis qu'Albertine c'¨¦tait sur son humanit¨¦ la plus profonde, sur ce qu'elle n'appartenait pas ¨¤ l'humanit¨¦ commune, mais ¨¤ une race ¨¦trange qui s'y m¨ºle, s'y cache et ne s'y fond jamais. J'avais justement vu deux peintures d'Elstir o¨´ dans un paysage touffu il y a des femmes nues. Dans l'une d'elles, l'une des jeunes filles l¨¨ve le pied comme Albertine devait faire quand elle l'offrait ¨¤ la blanchisseuse. De l'autre pied elle pousse ¨¤ l'eau l'autre jeune fille qui gaiement r¨¦siste, la cuisse lev¨¦e, son pied trempant ¨¤ peine dans l'eau bleue. Je me rappelais maintenant que la lev¨¦e de la cuisse y faisait le m¨ºme m¨¦andre de cou de cygne avec l'angle du genou, que faisait la chute de la cuisse d'Albertine quand elle ¨¦tait ¨¤ c?t¨¦ de moi sur le lit, et j'avais voulu souvent lui dire qu'elle me rappelait ces peintures. Mais je ne l'avais pas fait pour ne pas ¨¦veiller en elle l'image de corps nus de femmes. Maintenant je la voyais ¨¤ c?t¨¦ de la blanchisseuse et de ses amies, recomposer le groupe que j'avais tant aim¨¦ quand j'¨¦tais assis au milieu des amies d'Albertine ¨¤ Balbec. Et si j'avais ¨¦t¨¦ un amateur sensible ¨¤ la seule beaut¨¦ j'aurais reconnu qu'Albertine le recomposait mille fois plus beau, maintenant que les ¨¦l¨¦ments en ¨¦taient les statues nues de d¨¦esses comme celles que les grands sculpteurs ¨¦parpillaient ¨¤ Versailles sous les bosquets ou donnaient dans les bassins ¨¤ laver et ¨¤ polir aux caresses du flot. Maintenant je la voyais ¨¤ c?t¨¦ de la blanchisseuse, jeunes filles au bord de l'eau, dans leur double nudit¨¦ de marbres f¨¦minins, au milieu d'une touffe de v¨¦g¨¦tations et trempant dans l'eau comme des bas-reliefs nautiques. Me souvenant de ce qu'Albertine ¨¦tait sur mon lit, je croyais voir sa cuisse recourb¨¦e, je la voyais, c'¨¦tait un col de cygne, il cherchait la bouche de l'autre jeune fille. Alors je ne voyais m¨ºme plus une cuisse, mais le col hardi d'un cygne, comme celui qui dans une ¨¦tude fr¨¦missante cherche la bouche d'une L¨¦da qu'on voit dans toute la palpitation sp¨¦cifique du plaisir f¨¦minin, parce qu'il n'y a qu'un cygne et qu'elle semble plus seule, de m¨ºme qu'on d¨¦couvre au t¨¦l¨¦phone les inflexions d'une voix qu'on ne distingue pas tant qu'elle n'est pas dissoci¨¦e d'un visage o¨´ l'on objective son expression. Dans cette ¨¦tude, le plaisir, au lieu d'aller vers la face qui l'inspire et qui est absente, remplac¨¦e par un cygne inerte, se concentre dans celle qui le ressent. Par instant la communication ¨¦tait interrompue entre mon c?ur et ma m¨¦moire. Ce qu'Albertine avait fait avec la blanchisseuse ne m'¨¦tait plus signifi¨¦ que par des abr¨¦viations quasi alg¨¦briques qui ne me repr¨¦sentaient plus rien ; mais cent fois par heure le courant interrompu ¨¦tait r¨¦tabli, et mon c?ur ¨¦tait br?l¨¦ sans piti¨¦ par un feu d'enfer, tandis que je voyais Albertine ressuscit¨¦e par ma jalousie, vraiment vivante, se raidir sous les caresses de la petite blanchisseuse ¨¤ qui elle disait : ? Tu me mets aux anges. ? Comme elle ¨¦tait vivante au moment o¨´ elle commettait ses fautes, c'est-¨¤-dire au moment o¨´ moi-m¨ºme je me trouvais, il ne me suffisait pas de conna?tre cette faute, j'aurais voulu qu'elle s?t que je la connaissais. Aussi, si dans ces moments-l¨¤ je regrettais de penser que je ne la reverrais jamais, ce regret portait la marque de ma jalousie et, tout diff¨¦rent du regret d¨¦chirant des moments o¨´ je l'aimais, n'¨¦tait que le regret de ne pas pouvoir lui dire : ? Tu croyais que je ne saurais jamais ce que tu as fait apr¨¨s m'avoir quitt¨¦, eh bien je sais tout, la blanchisseuse au bord de la Loire, tu lui disais : ? Tu me mets aux anges ?, j'ai vu la morsure. ? Sans doute je me disais : ? Pourquoi me tourmenter ? Celle qui a eu du plaisir avec la blanchisseuse n'est plus rien, donc n'¨¦tait pas une personne dont les actions gardent de la valeur. Elle ne se dit pas que je sais. Mais elle ne se dit pas non plus que je ne sais pas puisqu'elle ne se dit rien. ? Mais ce raisonnement me persuadait moins que la vue de son plaisir qui me ramenait au moment o¨´ elle l'avait ¨¦prouv¨¦. Ce que nous sentons existe seul pour nous, et nous le projetons dans le pass¨¦, dans l'avenir, sans nous laisser arr¨ºter par les barri¨¨res fictives de la mort. Si mon regret qu'elle f?t morte subissait dans ces moments-l¨¤ l'influence de ma jalousie et prenait cette forme si particuli¨¨re, cette influence s'¨¦tendait ¨¤ mes r¨ºves d'occultisme, d'immortalit¨¦ qui n'¨¦taient qu'un effort pour tacher de r¨¦aliser ce que je d¨¦sirais. Aussi, ¨¤ ces moments-l¨¤, si j'avais pu r¨¦ussir ¨¤ l'¨¦voquer en faisant tourner une table comme autrefois Bergotte croyait que c'¨¦tait possible, ou ¨¤ la rencontrer dans l'autre vie comme le pensait l'abb¨¦ X., je ne l'aurais souhait¨¦ que pour lui r¨¦p¨¦ter : ? Je sais pour la blanchisseuse. Tu lui disais : tu me mets aux anges ; j'ai vu la morsure. ? Ce qui vint ¨¤ mon secours contre cette image de la blanchisseuse, ce fut ¨C certes quand elle eut un peu dur¨¦ ¨C cette image elle-m¨ºme parce que nous ne connaissons vraiment que ce qui est nouveau, ce qui introduit brusquement dans notre sensibilit¨¦ un changement de ton qui nous frappe, ce ¨¤ quoi l'habitude n'a pas encore substitu¨¦ ses pales fac-simil¨¦s. Mais ce fut surtout ce fractionnement d'Albertine en de nombreux fragments, en de nombreuses Albertines, qui ¨¦tait son seul mode d'existence en moi. Des moments revinrent o¨´ elle n'avait ¨¦t¨¦ que bonne, ou intelligente, ou s¨¦rieuse, ou m¨ºme aimant plus que tout les sports. Et ce fractionnement, n'¨¦tait-il pas, au fond, juste qu'il me calmat ? Car s'il n'¨¦tait pas en lui-m¨ºme quelque chose de r¨¦el, s'il tenait ¨¤ la forme successive des heures o¨´ elle m'¨¦tait apparue, forme qui restait celle de ma m¨¦moire comme la courbure des projections de ma lanterne magique tenait ¨¤ la courbure des verres color¨¦s, ne repr¨¦sentait-il pas ¨¤ sa mani¨¨re une v¨¦rit¨¦, bien objective celle-l¨¤, ¨¤ savoir que chacun de nous n'est pas un, mais contient de nombreuses personnes qui n'ont pas toutes la m¨ºme valeur morale, et que, si l'Albertine vicieuse avait exist¨¦, cela n'emp¨ºchait pas qu'il y en e?t eu d'autres, celle qui aimait ¨¤ causer avec moi de Saint-Simon dans sa chambre ; celle qui, le soir o¨´ je lui avais dit qu'il fallait nous s¨¦parer, avait dit si tristement : ? Ce pianola, cette chambre, penser que je ne reverrai jamais tout cela ? et, quand elle avait vu l'¨¦motion que mon mensonge avait fini par me communiquer, s'¨¦tait ¨¦cri¨¦e avec une piti¨¦ si sinc¨¨re : ? Oh ! non, tout plut?t que de vous faire de la peine, c'est entendu, je ne chercherai pas ¨¤ vous revoir. ? Alors je ne fus plus seul ; je sentis dispara?tre cette cloison qui nous s¨¦parait. Du moment que cette Albertine bonne ¨¦tait revenue, j'avais retrouv¨¦ la seule personne ¨¤ qui je pusse demander l'antidote des souffrances qu'Albertine me causait. Certes je d¨¦sirais toujours lui parler de l'histoire de la blanchisseuse, mais ce n'¨¦tait plus en mani¨¨re de cruel triomphe et pour lui montrer m¨¦chamment ce que je savais. Comme je l'aurais fait si Albertine avait ¨¦t¨¦ vivante, je lui demandai tendrement si l'histoire de la blanchisseuse ¨¦tait vraie. Elle me jura que non, qu'Aim¨¦ n'¨¦tait pas tr¨¨s v¨¦ridique et que, voulant para?tre avoir bien gagn¨¦ l'argent que je lui avais donn¨¦, il n'avait pas voulu revenir bredouille et avait fait dire ce qu'il avait voulu ¨¤ la blanchisseuse. Sans doute Albertine n'avait cess¨¦ de me mentir. Pourtant, dans le flux et le reflux de ses contradictions je sentais qu'il y avait eu une certaine progression ¨¤ moi due. Qu'elle ne m'e?t m¨ºme pas fait, au d¨¦but, des confidences (peut-¨ºtre, il est vrai, involontaires dans une phrase qui ¨¦chappe) je n'en eusse pas jur¨¦. Je ne me rappelais plus. Et puis elle avait de si bizarres fa?ons d'appeler certaines choses que cela pouvait signifier cela ou non, mais le sentiment qu'elle avait eu de ma jalousie l'avait ensuite port¨¦e ¨¤ r¨¦tracter avec horreur ce qu'elle avait d'abord complaisamment avou¨¦. D'ailleurs, Albertine n'avait m¨ºme pas besoin de me dire cela. Pour ¨ºtre persuad¨¦ de son innocence il me suffisait de l'embrasser, et je le pouvais maintenant qu'¨¦tait tomb¨¦e la cloison qui nous s¨¦parait, pareille ¨¤ celle impalpable et r¨¦sistante qui apr¨¨s une brouille s'¨¦l¨¨ve entre deux amoureux et contre laquelle se briseraient les baisers. Non, elle n'avait besoin de rien me dire. Quoi qu'elle e?t fait, quoi qu'elle e?t voulu, la pauvre petite, il y avait des sentiments en lesquels, par-dessus ce qui nous divisait, nous pouvions nous unir. Si l'histoire ¨¦tait vraie, et si Albertine m'avait cach¨¦ ses go?ts, c'¨¦tait pour ne pas me faire de chagrin. J'eus la douceur de l'entendre dire ¨¤ cette Albertine-l¨¤. D'ailleurs en avais-je jamais connu une autre ? Les deux plus grandes causes d'erreur dans nos rapports avec un autre ¨ºtre sont : avoir soi-m¨ºme bon c?ur, ou bien, cet autre ¨ºtre, l'aimer. On aime sur un sourire, sur un regard, sur une ¨¦paule. Cela suffit ; alors, dans les longues heures d'esp¨¦rance ou de tristesse on fabrique une personne, on compose un caract¨¨re. Et quand plus tard on fr¨¦quente la personne aim¨¦e on ne peut pas plus, devant quelque cruelle r¨¦alit¨¦ qu'on soit plac¨¦, ?ter ce caract¨¨re bon, cette nature de femme nous aimant, ¨¤ l'¨ºtre qui a tel regard, telle ¨¦paule que nous ne pouvons, quand elle vieillit, ?ter son premier visage ¨¤ une personne que nous connaissons depuis sa jeunesse. J'¨¦voquai le beau regard bon et pitoyable de cette Albertine-l¨¤, ses grosses joues, son cou aux larges grains. C'¨¦tait l'image d'une morte, mais, comme cette morte vivait, il me fut ais¨¦ de faire imm¨¦diatement ce que j'eusse fait infailliblement si elle avait ¨¦t¨¦ aupr¨¨s de moi de son vivant (ce que je ferais si je devais jamais la retrouver dans une autre vie), je lui pardonnai. L'AFP est une agence d¡¯information majeure et globale, assurant une couverture rapide, compl¨¨te et v¨¦rifi¨¦e des ¨¦v¨¦nements de l¡¯actualit¨¦ comme des th¨¨mes qui fa?onnent notre quotidien. Avec un r¨¦seau de journalistes sans ¨¦gal, d¨¦ploy¨¦ sur 151 pays, l'AFP est en outre un leader mondial de l¡¯investigation num¨¦rique. Nos 2 400 collaborateurs, de 100 nationalit¨¦s diff¨¦rentes, couvrent le monde en six langues, avec une qualit¨¦ unique de production multim¨¦dia en vid¨¦o, texte, photo et infographie. L'AFP dispose d¡¯une exceptionnelle banque d¡¯images, nourrie par les innombrables reportages r¨¦alis¨¦s par ses ¨¦quipes sur l¡¯avenir de la plan¨¨te. ¨¤ 10:19 ¨¤ 08:35 Previous£ºsac le pliage | ||||
sac hermes birkin prix en magasin| | sac à dos louis vuitton homme| | sac sylvie gucci | sacoche louis vuitton koba| | sac bourse longchamp| | chanel sac occasion| | pochette kelly mini| | sac carton gucci| | hermes mangeoire| | prix birkin hermes 2017| | cabas toile chanel| | louis vuitton sac porte epaule| | sac louis vuitton marron et rouge |
|
|